Oh l'insoutenable suspens !
Rhaaa l'angoisse de l'indécisioin !
Aaaah l'intense surprise !

Tiendrai-je jusqu'à ce soir ? Pourrais-je seulement vivre pleinement cette journée tant est grande l'attente et immense l'angoisse ?

Le Nabotléon hongrois sera-t-il candidat ?
Réponse ce soir dans la suite du feuilleton "Pouvoir, gloire et pognon", sur un scenario de Nicolas Sarkozy et Henri Guaino, mise en scène de l'Elysée, dialogues de Henri Guaino sur une idée de Marine le Pen et Angela Merkel.

Ainsi donc la France ne respirait plus devant l'insoutenable suspens : ira-t-il ? N'ira-t-il pas ?

De fausses confidences off sur des doutes qui ne l'ont probablement jamais habité, aux déplacements quasi quotidiens sous le prétexte de voeux ou mise en place de réformes sparadrap tardives, le locataire de l'Elysée se joue une fois de plus de l'électeur et du contribuable en faisant ce qu'il sait faire le mieux : se mettre en scène.

De postures en parades, de métamorphoses (il ne cesse de se "présidentialiser", en faux états d'âme, l'homme qui a sauvé la France de la crise, qui allait sauver le triple A, annoncera ce soir une candidature qui bien évidemment surprendra tout le monde. Si on excepte Raffarin hier sur Canal+, les laquais et courtisans de la Sarkozie en un assez peu crédible choeur des Troyens, jouaient le jeu sur le fait que l'omniprésident n'était pas candidat, qu'il se déclarerait le moment venu, etc...

Prendre l'électeur pour un con à ce point relève de l'offense citoyenne à mes yeux. Il faut dire que le citoyen en bon public qui se masse devant sont téléviseur dès que parle le Sauveur du monde (16 millions quand même lors de son dernier raout), est parfait dans le rôle de la claque (qui se perd).

Sarkozy est et restera Sarlozy, imbu de lui-même, n'aimant que lui-même et le pouvoir. Il restera le président "servile avec les puissants et odieux avec les petits [il] adore ça". L'homme qui dit tout et son contraire, tricote les lois pour les défaire au gré des sondages, et qui n'a rien compris à l'esprit (moribond il est vrai) de la France, joue avec le peuple qu'il méprise, petit roitelet prêt à se poser sur n'importe qu'elle branche, même pourrie, pourvu qu'elle le mène encore plus haut.

Depuis le début de son quinquennat il est en campagne mais ces dernières semaines l'escroquerie bat son plein, escroquerie morale mais aussi financière car le pas-encore-candidat est en campagne, qu'on le veuille ou non, et ce aux frais de Marianne sans qu'aucun contre-pouvoir ne s'en émeuve.

La mise en scène de ce soir, qui va certainement faire audience, est un camouflet supplémentaire pour la République et le citoyen : elle confirme ce que n'importe quel électeur, quelque soit sa couleur politique, ne peut ignorer s'il est doté d'un minimum d'intelligence politique et de réflexion : on le prend pour une marionnette.

Alors cette nuit, tandis que mon petit cerveau battait la campagne à la recherche du sommeil, j'ai fait un rêve éveillée : et si demain pas un seul Français ne regardait TF1, et si demain devant toutes les caméras de vidéo surveillance de France le citoyen lassé d'être pris pour un gogo, à l'heure de la péroraison présidentielle, descendait dans la rue, se postait devant ces caméras qui nous surveillent et en un geste auguste, baissait dignement son pantalon et montrait son cul, immense oeil noir réprobateur ?

J'en ai rêvé, personne ne l'a fait